Les fusillés de Jarny

Atrocités allemandes d'août 1914 

Située à quelques kilomètres de la frontière franco-allemande, Jarny sera occupée dès les premiers jours de la guerre et ce jusqu'en 1918.

Le 26 août 1914,

quatre otages sont fusillés en plein centre ville :

Henri Génot, maire de la ville,

l’abbé Léon Vouaux, frère du curé de Jarny,

Jean Bernier, Fiche, mais non Mort pour la France .....

François Fidler. aucune fiche dans Mémoire des Hommes 

La rue où eut lieu cette tuerie porte aujourd'hui le nom de "Rue du 26 Août".

 

La liste des victimes n'est pas pour autant close  (figure à côté des noms la date de l'exécution) 

Cosme Aufiero,

Jean Bérard (4 ans), (25 août 1914)

Alexis Fournier, (25 août 1914)

Ernest L’Hermite, (25 août 1914)

Henri Menne, (25 août 1914)

Adrien Pérignon, aucune fiche  (25 août 1914)

son épouse Eugénie née Sponville (25 août 1914)

leur fils Fernand (17 ans), (25 août 1914)

Charles Plecis (25 août 1914)

Jean Bernier ( 26 août 1914 )

Joseph Collignon (10 Août 1914) Fusillé le 10 Août 1914

Fernand Pérignon (25 août 1914)

un Français inconnu.

Fiches individuelles du site Mémoire des Hommes en page  : Doc. Mémoire des Hommes

Toujours en août 1914,

des travailleurs italiens des mines de Jarny seront fusillés dans l'actuelle rue Albert 1er, à quelques pas de l’actuelle place Henri Génot :

Gerolamo Bernacchini, de Gattico

Andrea Bisesti, de Cologna

Giuseppe Brigatti, de Borgomanero

Vincenzo Cesaroni, de Viterbe

Stefano Gaggioli, de Sarralunga

Angelo Luisetti, de Castelletto Ticino

Enrico Maffi (13 ans), de Lugo

Luigi Pesenti, de Milan

Stefano Piralli, de Gattico

Giovanni Testa, de Bergame

Giovanni Tron, de Conegliano

Giuseppe Vaglia, de Castellamonte

Amilcare et Giovanni Zoni. De Trévise

Une colonnie d'Italiens hommes, femmes et enfants a été massacrée par les allemands à Jarny Meurthe et Moselle


 


Août 1914

De la tribune de Genève :

la Gazetta des Popolo publie sur les assassinats de Jarny (Meurthe et Moselle) des détails qu'elle tient du dénommé Agostino BACCHETTA, de Gattico (Novare), lequel exploitait à Jarny un petit café où se réunissaient les Italiens et dont quelques-uns étaient en pension chez BACCHETTA. Celui-ci est revenu en Italie après un long et pénible voyage, accompagné de la sœur d'un des fusillés.


 

Voici ce qu'il raconte :

« Il était environ 8 heures du matin, le 3 août, quand plusieurs bataillons de la 68º d'infanterie allemande avec de la cavalerie et de l'artillerie pénétrèrent à Jarny sans rencontrer grande résistance de la part des Français, peu nombreux.

«  Les Allemands perdirent un homme tué et quatre blessés. Aussitôt, ils accusèrent les habitants d'avoir tirés sur la troupe, et ayant fait appeler le maire et le médecin du pays, les Allemands ordonnèrent de réunir sur la place du village toute la population masculine.

«  Les femmes et les enfants, atterrés voulaient suivre les hommes, mais furent brutalement repoussés à coups de crosses et plusieurs furent atteints de coup de baïonnette.

«  Une femme nommée Guiseppa TROLLI qui s'opposait à ce que son mari se levât du lit où il était couché, gravemment malade, cria aux allemands : << Bourreaux et sauvages!>> elle fut blessée, ainsi que l'enfant qu'elle tenait dans ses bras.

«  Quand tous les hommes furent réunis, des patrouilles commencèrent à perquisitionner dans les maisons.

«  Dans les chambres de mon café, louées à quelques Italiens, ils trouvèrent des pioches et d'autres outils.

«  Cela suffit pour que l'on arrêtât et que l'on fussillât les ouvriers dont voici les noms : Gerolamo Bernacchini, de Gattico ; Giovanni Testa, de Bergame ; Angelo Luisetti, de Castelletto Ticino ; Giuseppe Brigatti, de Borgomanero ; Stefano Piralli, de Gattico ; Giovanni Zoni, De Trévise.

Dans l'auberge d'un nommé GAGGIOLI Stephano de Sezrralunga on trouva deux revolvers rouillés ; le propriétaire de l'auberge et un nommé Giuseppe Vaglia, de Castellamonte et Vincenzo Cesaroni, de Viterbe, furent arrêtés et payèrent de leur vie le résultat de la perquisition.

Enfin au café CARRERA, on trouva un fusil de chasse appartenant à Luigi Pesenti, de Milan qui fût aussitôt fusillé .

BACCHETTA a ajouté que , quelques jours après, on arrêta et fusila les nommés Giovanni Tron, de Conegliano, Andrea Bisesti, de Cologna, un garçon de 13 ans, Enrico Maffi, de Lugo ; Amilcare Zoni. De Trévise, parce que voulant demander un laissez-passer pour être rapatriés, ils avaient interpellé le commandant du régiment allemand. »

Les réfugiés italiens ont dénoncés aux autorités consulaires le drame dont leurs compagnons ont été les victimes. Ils sont allés à Gattico pour apporter à l'hon. Niccolo LEONARDI ( probablement le maire ), la preuve matérielle de leur récit.

Sources :

Le Petit Journal – 61 rue La Fayette Paris 9°

Jeudi 27 Août 1914

N° 18 871

Ajouter un commentaire

 

Date de dernière mise à jour : 01/03/2019