-- Landres
Landres
Comme Baslieux, Landres a sa rue du <<22 août 1914>>, là où se trouve l'actuelle mairie. C'est à dire combien cette commune a connu elle-aussi sa journée noire qui s'inscrit comme à Laix, dans le contexte de la bataille sur la Chiers et la Crusnes, opposant la III° armée française (4, 5, 6 corps d'armée et 7° division de cavalerie) à la V° armée du Kronprintz impérial et plus précisément à Landres, les dragons du 12° Badois au 12° Chasseurs à cheval, ce qui constitua une des dernières grandes charges de cavalerie de la première guerre mondiale.
Le scénario est identique à celui qui s'applique à bien des villages du canton d'Audun-le-Roman.
- d'abord une occupation provisoire par les allemands. A Landres du 7 au 22 Août, date à laquelle une offensive française les déloge temporairement.
-une contre-offensive énergique, qui permet à l'ennemi de s'y installer pour le restant de la guerre.
Au moment des faits, le maire de Landres, M. Raynal et son adjoint, M. Bosq sont mobilisés.
C'est Pierre Veynachter, conseiller municipal, qui assuma les fonctions de maire, aidé au début par M. Naudin, instituteur communal, qui, considéré comme dangereux, sera emmené en captivité en Allemagne le 27/09/1914, et témoignera en 1919.
Il fut remplacé par M. Lacassie pendant toute la durée de l'occupation.
Le 22 août au matin, les deux armées s'affrontent sur le plateau d'Aumetz et les troupes allemandes supérieures en nombre, repoussent les français vers Audun-le-Roman, Mercy-le-Haut et Pierrepont.
Les habitants s'enfuient alors vers Baroncourt. Le 22 août, il ne reste plus que 125 habitants sut 800.
Ce même jour, vers 15 heures, après les batailles de Filières et de Joppécourt, les derniers soldats français en déroute repassent par Landres, précédant de peu les Allemands. Les uhlans, surexcités, pénétrent dans le village.
Des coups de feu se faisaient encore entendre lorsqu'ils repèrent un jeune homme sur le toit de la ferme Hulaux. C'est Charles Tintinger. Ils le délogent et l'abattent sans explications.
Les représailles vont commencer.
Les Allemands continuent leur oeuvre, entassent de la paille autour de l'église et y mettent le feu. Ils espèrent faire sortir du clocher, d'éventuels francs-tireurs, mais il n'y a personne.
Ils massacrent à coups de lance deux civils sur leur passage : Clément Strambelli et Pierre Guenzi. Ils abattent Nicolas Brenner sous les yeux horrifiés de sa famille.
L'incendie se propage. Seul la partie Est du village est épargnée dont la rue du Thiam, de même que les maisons de la mine de Murville.
Au total 66 maisons sont entièrement détruites, dont l'école, la mairie et le presbytère.
Le village brûla se consuma durant 4 jours pendant lesquels les corps restèrent exposés pour effrayer les habitants qui restaient.
Des volontaires inhumèrent sommairement les victimes à 60 cm de profondeur, car la bataille faisait encore rage.
Les sinistrés sont ensuite relogés dans la rue du Thiam où les allemands installent la kommandantur au n°20.
Le 23 août, Barthélemy Paoli a vue les allemands fusiller Ernest Henry, habitant de Piennes, père de 6 enfants.
Allait commencer la vie sous occupation allemande.
Victimes :
Brenner Nicolas
Guenzi Pierre
Henry Ernest de Piennes
Strambelli Clément
Tintinger Charles.
Texte : Jeanne Vincler. Commune sinistrées août 1914.
Illustrations : 1-2 Internet. 3-4 Jeanne Vincler p 83 et 84
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1 - Rue du Tiame | 2 - Village détruit | |
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3 - Rue de Micheville | 4 - Retour des habitants après les combats du 22/08/1914 |
Histoire de Landres en PDF par Jean COSTANTINI ( En cliquant sur la couverture, vous accédez au PDF)
Date de dernière mise à jour : 10/12/2017