Les Vouaux, 

 

La paroisse de Jarny a 

L'un a été martyr de guerre

 

Leon vouaux 3

L’abbé Léon Vouaux est né à l’aube d’une guerre

et mort au début d’une autre. Photo DR

 

Pour les Jarnysiens, l’Abbé Vouaux, c’est d’abord le nom d’une rue. Pour les amateurs de patrimoine, c’est aussi un vitrail à l’église Saint-Maximin. Pour les plus anciens, c’est un souvenir marquant de la Première Guerre mondiale.

Les anciens ne peuvent oublier la frêle silhouette noire qui arpentait les rues jusqu’à sa mort en 1973, à quelques mois de son centenaire. Mais l’Histoire a surtout retenu le nom de son frère aîné, Léon.

Fusillés pour l’exemple

 

De trois ans plus âgé, il est appelé par Auguste le 30 juillet 1914 alors que ce dernier est mobilisé. Réticent à laisser la paroisse vacante, il demande à Léon, alors professeur à la Malgrange, de le remplacer.

Les deux frères ont à peine le temps de se dire adieu. Un adieu prémonitoire car le 25 août au soir, l’abbé Léon Vouaux est arrêté avec le maire de l’époque, Henri Génot, et deux jeunes hommes, Jean Bernier et François Fidler, Luxembourgeois de passage.

La seule faute de l’abbé Vouaux aurait été d’avoir tiré sur les troupes allemandes depuis le haut du clocher, qui sera incendié. Seul bémol, l’église était fermée à ce moment-là. Après une nuit agitée passée à la future "Petite auberge", les quatre hommes sont fusillés pour l’exemple au matin du 26 août le long de ce qui allait devenir la rue du 26 août 1914.

Le 26 août 1914, il est "fusillé pour l’exemple" avec le maire Henri Génot, et deux jeunes hommes, Jean Bernier et François Fidler. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume pour le motif suivant : " A bien mérité du pays au cours de la guerre et pendant l’occupation ennemie dans les régions envahies. "

Particulièrement brutal, le major Von Kayser s’est acharné sur l’homme d’église qui bénissait alors ses compagnons. Les Allemands refusent à la population de venir chercher les corps.

Ce n’est que deux jours plus tard que les malheureux pourront être enterrés avec déférence. Les Jarnysiens étaient désormais terrorisés.

 

Licencié es lettres, agrégé, connaissant plusieurs langues vivantes, passionné de sciences de la nature, l’abbé Vouaux était un homme de grand savoir. Son nom a été donné à l’ancienne rue de la cure dès le début des années 20, il figure également sur un des murs du Panthéon.

Son nom est inscrit sur l’un des murs du Panthéon.

Image et texte RL

Léon VOUAUX. RO. (Registre d'Ordination)

Né le 25 février 1870 à Baccarat. Ordonné le 15 octobre 1893. Sousdiaconat : 2 juillet 1893. 16 octobre 1893 : professeur à la Malgrange. 1 er octobre 1894 : élève à l’Ecole des Hautes Etudes. 1 er octobre 1895 : professeur à la Malgrange. Décédé le 27 août 1914 (fusillé par les Allemands) à Jarny.

Renseignements : Dictionnaire biographique des prêtres du diocèse de Nancy et de Toul

par Madame Sylvie Straehli

 

 Feuille Registre Matricule Militaire Léon VOUAUX    Voir la page 

Sources : Ad 54 Registre militaire  et Dictionnaire des prêtres de Mthe et Mlle

abbés emblématiques

 

connu deux Abbés Vouaux.

l'autre le pilier de la paroisse pendant 40 ans.

 

Auguste

Le chanoine Auguste Vouaux a officié pendant 40 ans à Jarny.

Le meurtre de son frère est resté une blessure ouverte. Photo RL

 

 

A l’origine, les Vouaux étaient deux. Auguste a ainsi été curé de la paroisse à partir de 1909 puis chanoine jusqu’à sa retraite en 1948. Jusqu’à sa mort en 1973, à quelques mois de son centenaire, il demeurera à Jarny. Son frère Léon est né trois ans avant lui à Baccarat.

Léon Vouaux est appelé par son cadet le 30 juillet 1914 alors que celui-ci est mobilisé. Auguste, en effet, ne veut pas laisser sa paroisse vacante. L’abbé Léon Vouaux est alors professeur au collège de la Malgrange, près de Nancy, licencié ès lettres et mycologue réputé.

Les deux frères ont juste le temps de se dire adieu avant le départ d’Auguste au front. Mais c’est Léon qui ne survivra pas à la guerre. Moins d’un mois après son arrivée à Jarny, il est arrêté par les Allemands qui le soupçonnent d’avoir tiré sur les soldats ennemis depuis le clocher de l’église Saint-Maximin, incendiée au passage.

Quant au vitrail qui relate l’exécution, inauguré en 1930, il a connu un destin peu commun.

Dès le début de l’occupation de 1940, les Allemands se sont empressés de faire disparaître toute trace de leurs anciens méfaits.

Le chanoine Vouaux refuse tout net de démonter le vitrail rappelant le sacrifice de son frère. Mais le maire de l’époque n’a pas le choix et doit obéir à l’ordre de la Kreiskommandantur de Briey.

A la Libération, le précieux témoignage est recherché pendant trois ans avant d’être retrouvé dans une salle des ventes dans un simple lot de vitreries.

Le 29 août 1948, le vitrail des otages retrouve sa place et ne l’a plus quittée.

La mort de son frère restera une blessure ouverte pour le chanoine Auguste Vouaux.

Image et texte RL

 

Auguste VOUAUX. RO. (Registre d'Ordination)

Né le 1 er novembre 1873 à Baccarat. Ordonné le 8 août 1897. 16 août 1897 : vicaire à St Pierre. 19 octobre 1899 : curé de Laître-sous-Amance. 6 juillet 1908 : curé à Jarny. 8 janvier 1932 : chapelain. 27 décembre 1935 : chanoine honoraire. 1948 : retiré à Jarny.

Renseignements : Dictionnaire biographique des prêtres du diocèse de Nancy et de Toul

par Madame Sylvie Straehli

 

Feuille Registre Matricule Militaire Auguste VOUAUX  Voir les  pages

Sources : Ad 54 Registre militaire  et Dictionnaire des prêtres de Mthe et Mlle

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Date de dernière mise à jour : 31/10/2022