Olley : 12 Février 1847

Olley : 12 Février 1847

 

 Metz, le 12 février 1847.
 

Exécution des assassins d'OLLEY

 

Hier jeudi, à 8 heures du matin, à eu licu, dans la commune d'Olley, l'exécution des nommés Guillemin fils et Gury,

condamnés à la peine de mort par la cour d'assises de Metz, pour crime d'assassinat.

Au moment de l'arrivée de la voiture cellulaire et lorsqu'on s'apprétait à en faire descendre les condamnés on s'aperçut

que l'un des deux, le nommé Guillemin avait trouvé le moyen de se servir de la corde qui lui liait les mains derrière le

dos pour s'étrangler.

L'exécution de Gury à donc seule eu lieu et la foule s'est retirée sans que le moindre trouble , la moindre manifestation

fâcheuse ait été à regretter. 

On évalue 8 où 10 mille Le nombre des personnes qu'avait attirées cette exécution.

Voici quelques détails qui se rattachent à l'événement dont nous venons d'annoncer le fatal dénouement.

Guillemin et Gury, grâce à l'exacte surveillance exercée  autour d eux dans la prison, non connu le rejet de leur demande

en grâce que la veille du jour où l'exécution devait avoir lieu, et encore est-ce successivement  et particllement qu'ils eut acquis

l'affreuse certitude de leur sort. Alors sont accourus les dignes MM. Verdenal, curé de St-Martin, et Kieffer, aumônier des

prisons, qui ont fait entendre aux condamnés de pieuses exhortations, qui n'ont pas d'abord été accueillies comme elles

auraient dû l'être, loin de  se décourager : les ministres de la religion ont attendu, et nous  avons lieu d'espérer que la suite

aura mieux répondu à leurs charitables et pieuses intentions.

Sont venus ensuite les exécuteurs , celui de Saint- Mihiel et celui de Metz, qui se sont emparés de ceux qui leur étaient livrés

et leur ont fait la fatale toilette ; peu de moments avant qu'elle eût lieu, Guillemin père , qui avait le matin mème, vu entériner

ses lettres de grâce, a été tiré de son cachot et s'est trouvé en présence des deux condamnés à mort dont l'un était son fils.

Il était naturel de s'attendre en cette circonstance à quelque démonstration de  part où d'autre ; il n'en à pas été ainsi, et

Guillemin pére s'est borné à demandertranquillement, et sous un  prétexte très léger, qu'on le conduisit dehors.

A 2 heures du matin, la voiture cellulaire, menée par des chevaux de poste, s'est mise en route, précédée de 2 gendarmes,

et remontant outre les 2 condamnés, MM. de Verdenal et Kieffer un gendarmeétait également dans l'intérieur de la voiture.

Nous avons regret à le dire, mais il parait constant que les condamnés ont témoigné plus d'irritation que de repentir ; leur

attitude n'était pas de nature à leur concilier de l'intérèt, et telle est, à ce qu'il parait, l'impression qu'ils ont produite sur la

plupart des personnes qui les ont vus et entendus.

Il est aujourd'hui bien constaté que l'individu dont le cadavre a été récemment trouvé sur le territoire de la commune d'Olley,

s'est suicidé. Le couteau-poignard, trouvé non loin du cadavre, a été reconnu comme  appartenant au suicidé qui, après s'être

frappé, a encore pu faire quelques pas avant de succomber.
 

                     Texte tiré du journal : Le courrier du soit  du 12 février 1847

Date de dernière mise à jour : 11/10/2025