Retour des Italiens
The Italian Daily News du mardi 27 Octobre 1914
L'ITALIA
PIEMONTE
Le retour des Italiens soupçonnés d'ilotes NOVARA, 28
Les détails rapportés dans les journaux en août concernant la disparition mystérieuse et l'exécution présumée de quatorze Italiens, qui auraient été trouvés en possession d'armes à Jarny, un petit village à la frontière franco-allemande, lors de la prise de la ville par les Allemands, sont encore présents à la mémoire des lecteurs.
Les personnes qui ont fourni ces informations aux correspondants étaient un groupe de réfugiés mené par un certain Giovani Bacchetta, qui tenait un petit restaurant à Jarny, où logeaient sept des personnes prétendument fusillées.
Le gouvernement italien s'est intéressé au sort de nos compatriotes et, la nuit dernière, sept Italiens sont arrivés subitement à leur domicile, dont les noms figurent parmi ceux signalés comme fusillés.
Malheureusement, le sort de sept autres, dont les noms ont également été donnés par leur pays d'origine, reste inconnu. Malgré toutes les recherches menées par les autorités consulaires italiennes et leurs collègues, aucune nouvelle d'eux n'a été donnée. Ainsi, le terrible doute d'avoir été victimes des tirs allemands persiste dans le cœur de leurs familles, accablées par le chagrin.
L'un des réfugiés, Gerolamo Beruacchini, originaire de Gallico, a raconté son expérience et celle de ses compagnons, décrivant la vie paisible et laborieuse qu'ils menaient avant la guerre et l'invasion allemande de Jarny le 7 août. Les Allemands déplorèrent un mort et plusieurs blessés.
Ils pillèrent et dévastèrent ensuite le village.
Bernacchini poursuit son récit ainsi :
- « Alors que nous tentions de résister à la violence des Allemands, nous fûmes arrêtés et transportés là où d'autres compatriotes nous avaient déjà précédés. Tard dans la soirée, en colonnes et escortés par une bonne cavalerie, nous fûmes conduits à Metz. Nous y fûmes enfermés en prison et y restâmes onze jours, subissant toutes sortes de harcèlements moraux et matériels. Le douzième jour, nous fûmes conduits, toujours escortés et à pied, à Cassel, où la population se livra à toutes sortes d'insultes à notre encontre, allant jusqu'à nous traiter de « mort ». On tenta même de nous lyncher. Insultes et menaces se firent entendre de toutes parts, et les balles de toutes sortes s'abattèrent sur nous, nous atteignant. Cette heure terrible ne prit fin que lorsqu'ils nous enfermèrent de nouveau en prison, où ils nous gardèrent neuf jours supplémentaires. Lors de cet épisode, plusieurs d'entre nous, arrêtés, dont un pauvre vieux prêtre français, furent déportés ailleurs. Je n'ai plus jamais entendu parler d'eux. À Cassel ! nous n'étions plus que sept Français. »
Finalement, le consul italien de Metz arriva avec l'ordre de les libérer, et les pauvres gens furent secourus et renvoyés en Italie. Il s'agit de : Giovanni Luisetti, de Castelletto Ticino ; Giuseppe Brigatti, de Borgbmanero ; Vincenzo Zeni, de Vicence ; Giuseppe Testa, de Bergame ; Oreste Sangalli, de Milan ; Stefano l'iralli de Gallico et Gerolamo Bernacchini, également de Gallico.
Ci-dessous l'article original du journal L'ITALIA :
Date de dernière mise à jour : 20/10/2025