Février 1846
Olley et Buzy, les nuits terribles de février 1846…
Au mois de février 1846, les villages d’Olley et de Buzy avaient été le théâtre
d’assassinats qui avaient bouleversé les habitants.
Le Républicain Lorrain - 30 juil. 2016
A la fin du mois de février de l’an 1846, dans les derniers jours d’une semaine habituellement
consacrés aux plaisirs du carnaval, les villages d’Olley et de Buzy furent, à trois jours d’intervalle,
le théâtre d’assassinats qui jetèrent dans le pays la consternation et la terreur.
Châtiment suprême
À Olley, c’est sur la façade de la maison de Gérard et Martine Claude, propriétaires de chambres
d’hôtes et anciens restaurateurs du Petit Vatel à Jarny, que l’on trouve trace, sur une pierre
gravée, de la veuve Gardeur, 74 ans, étouffée dans sa maison pendant la nuit du dimanche au
lundi gras 23 février 1846.
À Buzy, un homme âgé de 92 ans et sa servante furent assassinés dans la nuit du jeudi suivant.
Ces crimes crapuleux avaient eu dans la région un tel retentissement qu’une foule considérable
voulut suivre les débats du procès. François Gury, savetier, Nicolas Guillemin, scieur de long,
et Jean-François Guillemin, son père, tous trois habitant Olley, comparurent devant la cour
d’assises de Metz le 2 décembre 1846.
L’appât du gain les aura perdus… Dans la nuit du 7 au 8 décembre, à 1h du matin, l’arrêt de la
cour condamnait les accusés à la peine de mort et précisait qu’ils subiraient le châtiment suprême
à Olley.
Prison de Metz
Le 11 février 1847, à 2h du matin, les accusés montèrent dans les fourgons cellulaires. Guillemin
père, dont la peine avait été commuée en travaux forcés à perpétuité, devait être exposé sur
la place publique, devant l’échafaud, une heure avant.
Dans des documents recueillis par Gilbert Schwartz, instituteur à Olley en 1934-1935-1936 et
maire de Jarny de 1965 à 1980, on peut lire : " Malgré le froid et la neige, une foule nombreuse
assista devant la prison de Metz à la sortie des condamnés à mort, une compagnie de chasseurs
à pied assurait le service d’ordre".
On y apprend aussi qu’une partie de la foule rassemblée ce jour-là suivit les voitures jusqu’à Olley,
parcourant ainsi une distance de 35 kilomètres environ. La route couverte de neige rendit le trajet
pénible.
On avait dressé l’échafaud dans un champ, à environ 200 mètres du village. On a depuis appelé
ce lieu-dit "le Poteau". Trois compagnies d’infanterie, vingt-cinq dragons et les pompiers de Conflans
l’entouraient, contenant une foule immense, accourue de toute la région et qui fut évaluée à plus de
10 000 personnes.
À 8h précises, le couperet tomba.
La foule jusque-là bruyante, ayant dansé toute la nuit en signe de réjouissance, se dispersa
en silence, comme terrifiée par l’épouvantable spectacle de la condamnation à mort.
Les troupes reprirent le chemin de leur garnison.
Deux heures après, Olley était rendu à son calme habituel…
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Date de dernière mise à jour : 22/05/2022