Le Masque à vendre
Républicain Lorrain du 04/11/2017
Le Masque de Conflans à vendre
Montherlant voulait être inhumé avec son masque préféré. Vœu non exaucé par le ministère de la Culture en 1972. Photo DR
La collection d’antiquités rassemblées par l’écrivain Henry de Montherlant (1895-1972), dont le fameux Masque de Conflans , un masque de casque en bronze de l’époque romaine (Ier -IIe siècle), sera dispersée aux enchères mardi prochain à Paris. Le masque, trouvé à Jarny, près de Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle) en 1908, était l’une des pièces préférées de l’écrivain. Il est estimé entre 60 000 et 80 000 €. Au total, trente-huit œuvres, romaines ou grecques, seront proposées à la vente par la maison Artcurial. Ces sculptures composaient le décor quotidien de l’appartement parisien de l’auteur de La Reine morte, qui s’est suicidé chez lui, d’une balle de revolver dans la bouche, en septembre 1972 à l’âge de 77 ans.
« La dispersion de la collection d’Henry de Montherlant remet en lumière sa passion pour l’Antiquité, grâce notamment à des pièces majeures dont le masque en bronze de Conflans », a expliqué Mathilde Neuve-Église, spécialiste au département archéologie et Arts d’Orient chez Artcurial. « En 1954, l’écrivain avait formulé le vœu d’être enterré avec ce masque. Le ministère des Affaires culturelles ne lui a finalement pas accordé cette volonté. »
Membre de l’Académie française (de 1960 à sa mort), à la fois rigoureux et hédoniste, Henry de Montherlant fut épris dès son plus jeune âge de culture classique. Il racontait avoir eu envie de devenir écrivain après avoir lu enfant Quo Vadis , d’Henryk Sienkiewicz.
Atteint de cécité et de paralysie, l’écrivain a mis fin à ses jours dans son appartement parisien le 21 septembre 1972. Ses cendres ont été dispersées à Rome, sur le Forum et dans le Tibre.
Date de dernière mise à jour : 07/12/2022